Tiphaine nous offre un écho de ce qu’elle a découvert de la congrégation pendant sa préparation au Volontariat International en France et en Belgique, pendant son volontariat au Mexique et à l’occasion de son voyage de fin d’études de Grande École au Japon.

Bruxelles, Lille, Avenue de Lowendal, Tokyo, Mexico, Nuevo León. En un peu moins de sept mois, j’ai eu la chance de découvrir six communautés du Sacré-Cœur. L’arrivée, c’est comme une pochette surprise. La petite porte et l’étroit couloir de Bruxelles, le long chemin qui monte à travers les grands bâtiments du collège de Tokyo, l’imposante porte de Lille, la discrète entrée de la chic avenue de Lowendal, la porte comme d’une taverne à Mexico, les grilles noires de Nuevo León… Rien ne se ressemble et pourtant…

Une fois entrée, c’est le même accueil. Cette façon si délicate d’arrêter toutes les activités pour recevoir. De prendre le temps de t’installer, de te poser quelques questions discrètes, de te faire visiter si l’heure le permet. Tu sens que tu es un invité de grande valeur, qu’on attendait vraiment, presque un membre de la famille qui a fait un long voyage et qu’on découvre enfin. Et toi qui croyais que seul un échange de mails (rarement-même un coup de téléphone) vous liait !
Le temps de dehors s’arrête et des yeux te regardent intensément. Et tu te sens précieuse dans ces regards. Tu te sens digne d’un profond intérêt. Tu es écoutée, acceptée, aimée. Déjà.

Le temps de dehors s’arrête et des yeux te regardent intensément. Et tu te sens précieuse dans ces regards. Tu te sens digne d’un profond intérêt. Tu es écoutée, acceptée, aimée. Déjà.
Tu comprends que ta présence est un cadeau. Qu’elles n’attendent rien de toi, sinon que tu sois. Que tu sois arrivée jusque-là leur suffit. Tu te sens vivante et fière d’être. C’est sûr, tu as de la valeur.

C’est à ton tour de découvrir chacune. Elles s’occupent tantôt des immigrants sans papier, tantôt des jeunes filles de bonne famille désirant parfaire leur éducation, tantôt des sœurs de passage, tantôt des jeunes en quête de sens, tantôt des enfants et des femmes laissés de côté par la société. Leurs problématiques sont nombreuses : comment permettre à « nos amis » de garder la tête hors de l’eau ? Que faire pour soigner, pour ressourcer et pour faire grandir ? De quelle manière assurer la présence de la minorité chrétienne dans le pays ?

Au-delà de la culture, au-delà des personnalités, le feu à l’intérieur est le même. Il se traduit par un vrai intérêt pour le monde, une soif de savoir, guidée par une conviction : toutes, on construit le monde qu’on veut. Ce feu réchauffe et éclaire tous ceux qui acceptent de s’en approcher. Dans un monde mondialisé parfois déstabilisant, il franchit distance et temps pour montrer l’Essentiel.

Merci de m’avoir rendu ma dignité.


Tiphaine