Avant son départ au loin, Ségolène a pu en quelque sorte commencer son volontariat en vivant dans une communauté du Sacré-Cœur insérée depuis 43 ans au Centre Ville de Bruxelles, en plein quartier populaire multiculturel devenu majoritairement marocain. « J’ai découvert des personnes pauvres matériellement mais m’offrant toute leur richesse de cœur… »

J’ai eu l’occasion au cours d’une année de pause dans mes études de rejoindre l’aventure des religieuses du Sacré-Cœur de Jésus pendant 6 mois. Et quelle expérience ce fut pour moi ! d’un point de vue humain, personnel et spirituel. J’en ressors grandie.

L’expérience du volontariat a réellement débuté pour moi à Bruxelles, où je suis allée m’installer pendant deux semaines au sein de la communauté des religieuses du Sacré-Coeur « Les Potiers », insérée depuis 43 ans au Centre Ville en plein quartier populaire multiculturel, majoritairement marocain. Ces deux semaines avaient pour but de m’aider à continuer à préparer mon volontariat international, mais aussi commencer à me mettre au service des plus petits, des plus fragiles. Grâce à l’accueil de la communauté de Bruxelles je me suis directement sentie très à l’aise dans la ville, dans la maison. Et j’ai alors commencé à participer à l’activité d’une association qui offre un lieu d’accueil pour des personnes ayant peu de moyens. J’ai découvert un quartier que je n’avais pas soupçonné, et la présence des sœurs dans cet univers si différent de ce que je connaissais. J’ai aussi découvert une grande richesse et une grande joie à s’offrir à l’autre, à se mettre à son écoute et son service.
 

Suite à ce passage par la Belgique je suis ensuite partie pour le Mexique, plus précisément la ville de León. J’ai vécu à León dans une banlieue reculée, au sein de la communauté des religieuses du Sacré-Coeur, et j’ai travaillé dans un centre d’accueil pour les enfants du quartier.
Ce centre d’accueil a été créé pour que les enfants passent le moins de temps possible à traîner dans la rue, pour lutter contre la violence qui existe au sein des familles, pour que les enfants aient un espace d’accueil où ils sont reconnus, considérés, écoutés. Et bien sûr la ludothèque est avant tout un lieu où le jeu est primordial ! (ainsi que les devoirs pour l’école).
 

Ces six mois ont été pour moi très marquants, et fondateurs dans ma vie car j’ai découvert des personnes pauvres matériellement mais m’offrant toute leur richesse de cœur. J’ai pu appréhender ce que signifie le don à l’autre, la présence, l’écoute et l’attention, dans une banlieue difficile, où la violence, la drogue et l’alcoolisme sont très présents.
J’ai été merveilleusement accueillie au sein de cette colonie, d’abord parce que je connaissais tous les enfants du quartier, mais surtout parce que toutes les familles ont veillé à ce que leurs portes me soient toujours ouvertes.
Je garde aujourd’hui un souvenir ému de ces rencontres si profondes qui ont rythmé ma vie au Mexique. Chaque personne que j’ai pu croiser m’a laissé un peu d’elle, de son histoire.