Pauline, 19 ans, étudiante en sciences politiques à Paris, est partie à Reconquista ville de Santa Fe, Argentine.

C’est à Buenos Aires que j’ai découvert en premier de l’Argentine et les dernières images de ce pays que j’ai sont aussi celles de la ville. Si elle ressemble a la plupart des métropoles, du Nord comme du Sud, j’avoue avoir été frappée en arrivant de matinée dans le quartier de Reconquista, la Cortada. D’abord la route en terre battue (contrairement au centre), puis les déchets, la multitude de chiens dans les rues, et les enfants. Le linge coloré qui sèche sur des fils tirés entre les maisons, la musique allumée très fort, l’odeur des eaux usées devant les maisons. L’autre réalité que j’étais venue chercher s’affichait devant mes yeux. Mais dans cet univers si simple, si différent de celui que nous pouvons rencontrer en France, j’ai découvert l’affectivité des enfants, la simplicité des relations, des conditions matérielles, les sourires. Les cerfs-volants fabriqués de deux bâtons et un morceau de ficelle, les cages de buts qui transforment le pré en terrain de football, les bicyclettes qui ne transportent non pas une personne, mais deux ou trois. Les rires, les cris, les appels « seno, seno » qui nous étaient adressés chaque fois que nous sortions dans la rue et les câlins qui s’ensuivaient. Cela, mais aussi les conversations quotidiennes entre les Soeurs qui content les difficultés des enfants dans leur famille : abus, abandon, parent alcoolique. Partager la vie du quartier avec les enfants a été une expérience formidable, une ouverture sur le monde et un moment pour moi de réfléchir sur la vie.
 

Partager la vie de la communauté avec les Soeurs a aussi été très enrichissant. J’ai pu admirer leur engagement entier au quartier, leur dévouement. Plonger aussi dans une autre culture, avec d’autres habitudes, d’autres modes de vie. Chacune d’entre nous venait d’un pays différent et nous avons pu goûter à la culture de chacune notamment grâce à la cuisine.
 

Je pense que le quartier, ses enfants, ses « seno » vont me manquer. Je voudrais garder le mot de simplicité pour décrire l’expérience, mais ce serait cacher une partie. Simplicité des conditions de vie, des relations, des regards, mais complexité aussi, pour ma part, avec les défis de la langue, le changement de milieu, de température (c’est l’hiver là-bas), de personnes. Et complexité pour les enfants avec les problèmes qu’ils ont au sein de leur famille. Je retiendrai aussi les mots d’affectivité, qui résume les rapports avec les enfants, de partage et de richesse, pour tous les fruits que j’ai récoltés de ce séjour.

Encore un grand merci de m’avoir permis de vivre cette expérience !
 


Pauline