Quand une assistante de direction, d’une part, et deux étudiantes, d’autre part, partagent la vie des plus pauvres à Jakarta.

Claire, 31 ans, assistante de direction est partie en Indonésie, à Jakarta.

« J’ai certainement réalisé là un rêve que j’avais depuis une quinzaine d’années. Je pense que le fait d’avoir été au bout de ce rêve, de l’avoir confronté à la réalité m’a, en quelque sorte, libérée. Je sais ça peut paraître étonnant de dire ça mais quel soulagement de vivre enfin un projet que je porte dans mon coeur très profondément et que je n’avais pas osé réaliser jusque là.
Également, j’ai découvert que j’étais plus forte que je le pensais. Bien sûr, en partant un mois seule à l’étranger, il y a forcément des moments durs. Et bien, moi qui ne me croyait pas capable de prendre beaucoup sur moi et de persévérer, j’ai découvert une force que je ne me soupçonnais pas. »

Blandine, 22 ans, étudiante en pharmacie à Vernouillet et Aude, 24 ans, étudiante en biologie médicale à Boulogne-Billancourt, sont partie en Indonésie, à Jakarta.

 » Partir à l’autre bout du monde, même si ce n’était pas la première fois était pour nous une grande aventure.
Nous sommes parties à deux, un mois, à Jakarta (Indonésie).
Nous avons été accueillies très chaleureusement par les Religieuses. C’était drôle de voir que ces Sœurs n’étaient pas indonésiennes mais Indienne, Coréenne, Japonaises ; cela nous a donné l’occasion d’échanges très riches.
Le matin nous travaillions dans une école qui est l’équivalent de la maternelle en France et qui se situait dans le garage où habitaient les Religieuses. Cette école, improvisée dans un garage, était destinée aux enfants pauvres du quartier. Nous leur avons appris à compter, a écrire leur prénoms…
 

Mais eux nous ont appris autre chose :
Qu’ils soient musulmans mais aussi protestants et catholiques, cela ne les empêchait pas de prier ensemble tous les jours !

L’après-midi nous aidions dans un orphelinat pas très loin de là où nous habitions. Nous nous sommes occupées de deux groupes différents. Dans le premier, les 3 à 6 ans, ils étaient assez nombreux, (environ 60), avec peu de personnes pour s’occuper d’eux. Dans le deuxième groupe, les 1 à 2 ans, ils étaient une dizaine. Beaucoup moins nombreux donc plus encadrés que les plus grands.

Nous avons été surprises de voir que malgré leur jeune âge, c’était souvent la loi du plus fort qui régnait ; sans doute parce qu’ils sont livrés à eux même. Des dames sont là pour s’occuper d’eux mais elles s’occupent d’un groupe et non d’un enfant, c’est du travail à la chaine… Un exemple typique : les repas ! 30 enfants à qui il faut faire avaler un repas en l’espace de 20 min. Un record ! Du jamais vu en France ! Une cuillère de riz, deux trois quatre … et on recommence la tournée au 1er enfant ! Ils ont beau en avoir plein la bouche ils en réclament encore, de peur de ne pas avoir assez à manger.

Nous avons été surprises aussi de voir à quel point ces enfants étaient en manque d’amour ! Dès que nous étions assises nous avions au moins 3 ou 4 enfants qui se précipitaient sur nos genoux et réclamaient des câlins. Ca nous a vraiment fait chaud au cœur.

Malgré leur condition, ces enfants rient en permanence et avaient toujours le sourire aux lèvres.
Un petit pincement au cœur au moment du départ, ces petits enfants en manque d’amour vont terriblement nous manquer.
Le point qui nous a un peu gêné était la barrière de la langue. Nous avons essayé de communiquer en anglais mais peu de personnes le parle et comme nous ne parlions pas du tout l’indonésien c’était parfois un peu compliqué. Mais avec les enfants, nous parlions une autre langue : celle du cœur ! «