Partir en mission était pour moi répondre à un rêve de petite fille qui habitait depuis longtemps ma tête. Me mettre au service avait toujours fait partie de mon quotidien et, par expérience, cela me rendait particulièrement heureuse. J’avais à cœur d’explorer de nouveaux horizons et c’est donc très naturellement que j’ai commencé à penser à un volontariat à l’étranger durant mes derniers mois d’étude de psychomotricienne.
Mon discernement de volontariat ne s’est, en revanche, pas fait aussi rapidement que je l’avais projeté … Le choix de la structure pour m’accompagner, le questionnement sur le pays, le volontariat seul ou à plusieurs, la place de la foi… Autant de questions que de possibilités qui m’ont permis d’appréhender la richesse de ces expériences. En peaufinant mes recherches et mon désir de partir, j’ai finis par prendre la décision d’être envoyé en mission par le volontariat du sacré cœur. J’ai trouvé dans ce volontariat un accompagnement particulièrement personnalisé avec une vraie attention à mon histoire : aussi bien d’où je venais que là où je désirais aller. Je me suis retrouvée dans chacune des valeurs portées par cette congrégation : l’éducation, la vie communautaire, l’accueil mais surtout la manifestation de l’amour de Dieu dans chaque rencontre. La possibilité de vivre au sein d’une communauté de religieuses était pour moi une toute nouvelle expérience mais elle m’a grandement motivé à découvrir un mode de vie différent tout en assurant un cadre de vie sécurisant dans une nouvelle culture.
C’est donc accompagné de mon amie Marie que je me suis envolée en février 2024 pour 3 mois de mission auprès de la communauté mexicaine d’Amealco. Nous avons eu la chance d’être accueillies par 4 soeurs extraordinaires qui n’ont cessé de prendre soin de nous durant cette mission. Je me suis rapidement rendu compte de la vraie richesse de partager mon quotidien avec ces femmes d’âges différents, la vie en communauté nous réserve toujours plein de surprises, mais avec elles j’ai découvert chaque jour la joie, propre à chacune, d’avoir consacré sa vie à propager l’amour de Dieu ! Elles ont été de vrais soutiens dans notre mission !
Par nos professions d’éducatrice spécialisée et de psychomotricienne, l’objectif de notre venue était principalement centré sur l’accompagnement d’enfants scolarisés avec des difficultés dans les apprentissages.
Après un temps d’observations et d’échanges sur la construction de la mission avec une sœur, nous avons travaillé dans deux écoles publiques différentes ; une dans la ville d’Amelaco et une autre un peu plus isolée dans la montagne. Nos semaines étaient donc réparties avec des journées ou demi-journées d’activités où nous réalisions des ateliers par groupe de niveau dans le but de redonner confiance aux enfants et proposer un accès différents à l’apprentissage : jeux sportifs, chanson, activités manuelles, relais d’écriture, histoire, échanges sur les émotions, travail avec l’alphabet …
En trois mois, la progression est souvent difficile à percevoir mais nous avons réalisé en fin de mission un carnet d’activités pour les professeurs avec toutes nos idées d’accompagnement pour diversifier les manières d’apprendre. Je crois que pour moi cela représente bien le pont que nous avons établi entre nos deux manières de voir l’éducation et la croissance des jeunes ; au fond chacun a eu à cœur d’apprendre de l’autre pour faire grandir les enfants qui nous sont confiés !
Durant ce volontariat je me suis découverte beaucoup plus patiente que ce que je pouvais imaginer. L’apprentissage de l’espagnol, la construction d’une mission a deux, la vie communautaire m’a demandé un vrai travail d’humilité et de patience. J’ai appris que je pouvais prendre du plaisir à me laisser complétement porter par les autres et que je n’avais pas besoin de diriger pour être heureuse. J’ai puisé des ressources dans ma créativité que je ne m’exploitait que rarement et qui aujourd’hui occupe une place très importante dans mon équilibre quotidien !
Cette mission reste gravée comme un temps béni où le cœur s’ouvre petit à petit au don de soi et à l’immense capacité de l’humain à aimer. Auprès des enfants, j’ai vécu des moments de joie particulièrement simple et particulièrement profond. Leur émerveillement et liens de solidarité qui se sont créés au fil des jours restent une vraie richesse et exemple auquel je repense souvent !
