Il y a bientôt un an, je préparais mon cœur à partir en volontariat, dans l’attente de recevoir mon pays de mission. Quand j’ai reçu cette phrase : « Mathilde, j’ai la grande joie de te confirmer que ta destination de départ sera le Congo RDC ! », j’ai été remplie d’une joie immense, et d’une grande affection déjà pour cette culture que j’allais rencontrer. Lorsque j’y repense, je crois pouvoir dire que je suis partie avec le cœur grand ouvert, remplit d’une soif immense d’aimer, de me laisser surprendre, d’apprendre, de me donner, de grandir. Plonger ainsi dans l’inconnu, et faire ce grand saut dans une culture si différente, était pour moi un chemin d’abandon dans le Seigneur, une grande porte ouverte pour Dieu, l’occasion de me laisser guider et de m’en remettre entièrement à Lui.
J’ai pu pleinement lui dire : « je te donne toute ma vie Seigneur, je t’offre et te consacre cette expérience de volontariat ». Je suis partie avec cette petite phrase reçue quelques mois auparavant pendant une retraite « Je serai avec toi », mots que Dieu adresse à Moïse (Exode 3.11–12). Je l’ai reçu comme si Dieu me disait cela, elle s’est ancrée profondément en moi, et m’a accompagnée tout au long de mon volontariat. Et je peux dire que le Seigneur a toujours été là, il me l’a montré de plein de petites manières, que j’ai parfois mis du temps à percevoir.
Envoyée pour trois mois de volontariat, je suis partie finalement deux mois car mon visa est arrivé en retard. Cette attente a fait grandir et mûrir en moi mon désir de partir, et la joie n’en a été que plus grande ! J’ai vécu en République Démocratique du Congo, dans la grande capitale de Kinshasa, plus précisément dans le quartier de Kimwenza. C’est un quartier situé sur une colline qui domine, mêlant habitations et végétation, où vivent de nombreuses communautés religieuses.
J’ai été chaleureusement accueillie dans la communauté des sœurs du Sacré-Cœur de Kimwenza. Au quotidien, je partageais mon temps entre diverses activités : l’école primaire où je rendais divers petits services et je passais du temps avec les enfants ; le foyer de couture où des filles entre 12 et 19 ans apprenaient la couture, et avec qui j’ai pu beaucoup partager, discuter, et donner des cours de français ; et l’internat du primaire où je me rendais chaque après-midi pour jouer avec les enfants. Ces moments partagés avec les enfants, les filles à la couture, et les professeurs, ont été un vrai trésor.
J’ai beaucoup appris pendant ce volontariat, et à tous niveaux. J’ai vu une réalité du monde que je ne connaissais pas, la misère, en découvrant la violence, la pauvreté, l’injustice. Mais j’ai aussi découvert la force et la joie de vivre des Congolais, leur grande générosité malgré la situation de certains, et leur foi vive et pleine d’espérance. Pendant ces deux mois, j’ai appris à porter un regard nouveau sur les choses, en prêtant attention aux petites choses, aux choses simples, et aux petites joies quotidiennes. J’ai appris à voir et à recevoir les cadeau que le Seigneur m’offrait chaque jour, même si cela n’a pas toujours été évident. Un des trésors de mon expérience fut de goûter les petites joies simples de chaque jour, et de les partager avec ceux qui m’entouraient, dans la simplicité de notre quotidien.