Camille avait prévu de partir en volontariat à l’étranger, à plus de 10 000 km, mais comme pour beaucoup, la crise sanitaire est venue chambouler ses plans. Finalement, elle se retrouve en mission à 300 km de chez elle.
Le chemin parcouru a été long mais aujourd’hui elle se sent réellement à sa place là où elle est, et a pris conscience de tout ce qu’il se cachait derrière le mot “volontaire”.

Pourquoi avais-tu contacté le Volontariat Sacré-Cœur à l’origine ?

En faisant des recherches sur internet pour partir en volontariat à l’international, j’ai pris les dix premiers sites que j’ai trouvé. J’ai choisi la communauté du Sacré-Cœur parce que je me suis sentie bien, accueillie entière. L’équipe du Volontariat Sacré-Cœur a vraiment voulu inscrire la mission dans mes questionnements et dans ma vie. Je sentais que j’allais avoir une mission “sur-mesure”.

Où devais-tu partir et que s’est il passé ?

Honnêtement je ne sais même plus, car ça n’a plus d’importance pour moi. Ce qui compte c’est que je suis bien maintenant !
Je devais partir aux Philippines, mais malheureusement les frontières se sont fermées un mois avant mon départ. Là il a fallu que je choisisse entre partir dans ce volontariat à l’étranger mais tout décaler de six mois avec plein d’incertitudes, ou choisir de partir dans une tout autre mission en France.

Comment finalement as tu accepté et décidé de partir pour une volontariat local “Partirici”, le volontariat en France-Belgique ?

La première fois que j’en ai entendu parler de “Partirici”, je me suis braquée, avec le recul j’ai compris que c’est parce que je ne voulais pas voir les difficultés qui existent aussi dans mon pays. Je perdais aussi le côté exotique hyper stimulant, et la déconnexion, être loin de mes proches…

Pourquoi j’ai changé d’avis ? Au moment où l’on m’a décrit la mission possible, dans ma tête je me suis dit “ça me va” en deux secondes. Il y avait quelque chose de l’évidence. Tout d’un coup être en France a pris du sens : j’allais savoir ce qu’il se passe près de chez moi. Il y avait aussi un intérêt professionnel, et j’allais pouvoir garder contact avec les personnes que j’allais rencontrer. 
En fait s’il y a un besoin ici, je lâche prise et j’y vais !

Les choix se sont fait très spontanément, et de manière évidente. Tout s’est passé en deux semaines, mais tout s’est passé très simplement et naturellement, car j’étais sur le bon chemin, mon chemin de vérité.

Avec le recul, qu’est-ce que tu retiens de ce changement radical que tu as vécu ?

Je retiens que lorsqu’on veut donner gratuitement, lorsqu’on veut être volontaire il faut avoir le cœur préparé et il faut être prêt à accepter. Pour porter du fruit il faut être prêt à tout abandonner.

Ce chemin n’est pas de tout repos, le confinement m’a beaucoup aidée à y réfléchir. J’ai réalisé qu’on ne peut pas avoir le contrôle sur tout dans la vie et lorsqu’on lâche au final, c’est à ce moment-là qu’on est réellement présent.

Tu nous racontes tes premières semaines en mission “Partirici” ?

Mon quotidien est de me lever dans le foyer des migrants, car j’y vis. Le matin je suis 5 ou 6h à l’école Montessori. J’aide les professeurs à enseigner, j’accompagne les enfants, je participe au déjeuner à la cantine. A 14h je retourne au foyer. Je prends une pause entre 14h et 17h. A partir de 17h j’ai 2/3h de soutien scolaire et je suis présente pour les jeunes du lieu : les amener à leur travail, les ramener, répondre à leurs questions…
Ensuite le dîner, et après je partage énormément avec les migrants et les éducateurs, facilement jusqu’à 23h.

L’émotion qui me porte au quotidien c’est vraiment de lâcher prise, et d’abandonner. Je suis présente continuellement et gratuitement. Je suis hyper ouverte à tout ce qu’il va se passer. C’est ce qui me permet de porter du fruit et d’être libre.